samedi 5 septembre 2015

Pour les fans italiens de Star Trek

Pour couper là où aucun homme, où personne n'a jamais coupé.

vendredi 7 août 2015

La vraie mesure de l'affluence relative dans les stades de football

par Ambroise Sulies,
Défenseur central au Marseille Provence Research Club


1-INTRODUCTION

Les journaux sportifs nous fournissent régulièrement une information de la plus haute importance: le taux de remplissage des stades de football [e.g. 1]. Et nous lisons alors avec amusement les commentaires qui sont faits de ces chiffres. Nous pouffons en effet car la pauvreté de ces analyses témoignent indéniablement de l'inculture scientifique de leurs auteurs. L'idéal serait que L’équipe et autre France Football recrutent massivement des scientifiques. Doutant légèrement de la réalisation de cette hypothèse, je propose ici une analyse scientifique du taux de remplissage des stades.


La plupart du temps, comme dans la référence [1], les auteurs proposent in fine un simple classement sur la base de ce taux. Ainsi le PSG (Paris Sans Gaudin) finit bon premier avec 95,5% de remplissage, ce que les journalistes attribuent aux résultats et l'attractivité du club de la capitale. L'OM (Odieux Marseillais) pointe à la septième position, ce qui permet aux journalistes (souvent eux-même supporter parisiens) de se gausser de leurs rivaux. L'Association Sadique de Monaco FC (ASMFC) arrive en dernière position, ce qui fait plaisir à tout le monde car pour une fois, on est plus riche qu'eux (et en plus ils ne sont même pas français, on est encore bien gentil de les laisser jouer dans notre championnat).

Las. L'analyse des journalistes et autres commentateurs s'arrête là. Il y a pourtant beaucoup mieux à dire. Pour ce faire, j'ai collecté de nouvelles informations: le nombre d'habitants pour les villes de France [2] et pour Monaco [3] et la capacité des stades de chacune de ces villes [4].

2- TAUX DE REMPLISSAGE EN FONCTION DU NOMBRE D'HABITANTS

La première chose à étudier est la variation de ce taux de remplissage en fonction du nombre d'habitants, ce qui est montré sur la figure ci-dessous.



On constate immédiatement que les très grandes villes (Paris et Marseille) tendent à avoir des taux de remplissage élevés. Pour les autres villes, on ne voit pas de relation très claire. Cela signifie-t-il que les habitants des grandes villes vont plus volontiers au stade? Bien sur que non, car nous n'avons pas tenu compte d'un autre paramètre de grande importance : la capacité du stade. 

3-LA CAPACITÉ DES STADES

La figure suivante illustre que la capacité des stades augmente avec la taille des villes  qui se disposent dans la figure le long d'une loi linéaire qui a été portée sur la figure (traits pointillés). On constate cependant des écarts. Les villes dont le nom commence par la lettre "L" (Lille, Lyon) sont plutôt au dessus de la loi moyenne alors que Paris et Marseille sont en dessous (Paris est même tellement plus bas de la relation que le Parc des princes devrait peut-être être rebaptisé "Le parcounet du petit prince"). La raison qui poussent les villes en "L" à construire de plus grands stades n'a pas encore été identifiée (mis à part peut-être que L se la pètent).


4-LE NOMBRE DE SPECTATEURS PAR HABITANTS

Deux petites opération nous fourniront un indicateur qui met mieux en lumière les villes où l'intérêt pour le football est élevé. La première consiste à multiplier le taux de remplissage par la capacité du stade, nous obtenons alors le nombre de spectateurs moyen dans ce stade. Nous pouvons finalement diviser ce chiffre par le nombre d'habitants de la ville et obtenir le nouvel indicateur : le nombre de spectateurs moyen par habitant.

La figure ci-dessous compare cet indicateur avec le taux de remplissage si cher aux journalistes. Et nous voyons à présent une image tout à fait différente. 

Discutons de quelques exemples. 
  • Alors qu'une ville comme Montpellier est proche du bas du classement en terme de taux de remplissage, elle est en réalité au même niveau que Toulouse ou même Marseille quand on rapporte le nombre de spectateur au nombre d'habitants ! Je pourrais me tourner vers l'un de ces nouilles de journalistes et lui demander: "L'eusses-tu cru ?". 
  • La lanterne rouge (comme son maillot) au taux de remplissage, Monaco, se retrouve autour de 0.2 spectateurs par habitants, ce qui est tout à fait honorable et dans la moyenne. 
  • On se doit de féliciter Guimgamp qui devance largement toutes les autres villes selon le nouvel indicateur, un résultat qui n'étonnera pas ceux qui connaissent le monde du ballon rond hexagonal. En effet, il y a plus de spectateurs au stade que dans la ville, cas unique (le seul cas similaire connu concerne les listes électorales de certains arrondissements de Paris et de certaines îles). Les mauvaises langues argumentent que la raison de ce résultat est l'absence d'autres activités possibles dans les campagnes bretonnes, mais comment alors expliquer le résultat de Lorient ? Certains ont proposé que prononcer les mots "En avant, Guingamp" exciteraient des zones particulières du cerveau, mais le mystère reste entier.
  • Terminons par le cas du PSG. Le PSG a le meilleur taux de remplissage... et le plus mauvais ratio spectateurs/habitants. Deux facteurs contribuent à ce résultat. Premièrement, la petitesse du stade en rapport à la population de la ville lumière que nous avons déjà évoqué. Deuxièmement, Paris n'est en réalité pas une ville de football (contrairement à Guingamp) car ses habitants sont issus d'une plus "haute" société qui méprise le bas peuple et ses activités.


5-CONCLUSION

On voit donc qu'une réelle analyse du nombre de spectateurs dans les stades français nous mène à des conclusions bien plus intéressantes que le simple étalage du taux de remplissage. Elle nous pousse jusqu'aux limites de la sociologie et de la politique. C'est finalement peut-être pour cette raison qu'elle n'est pas effectuée dans les journaux sportifs.

Références:
[1] http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Dix-choses-a-savoir-avant-le-debut-de-la-nouvelle-saison-de-ligue-1/579745
[2] http://www.toutes-les-villes.com/villes-population.html
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Monaco
[4] http://sport.lepoint.fr/football/ligue-1/statistiques/spectateurs

samedi 18 juillet 2015

Au travail...



Allez... Au taf...

mardi 14 juillet 2015

14 juillet


Quelque part, on pense célébrer la fin de privilèges divins nonobstant les monarchies qui nous entourent. Quelque part, on célèbre les droits de l'homme, l'égalité, la liberté et la fraternité, ce qui logiquement devrait signifier aussi la fin de l'exploitation de certaines catégories de personnes par d'autres, une moindre disparité des richesses.

Il suffit d'ouvrir les yeux pour comprendre que la révolution à fêter n'a pas encore eu lieu.

mercredi 8 juillet 2015

De la musique, Dansons en musique


par Ambroise Sulies
de l'Institut Isadora Cokenstock

La musique est souvent associée à la danse. Ainsi, on se rend dans des discothèque pour  écouter des disques, certes, mais aussi se déhancher[1]. Du moins c'est ce que l'on m'a dit, car comme je l'ai mentionné dans d'autres articles de cette série, j'étais ignare en la matière il y a encore peu de temps[2].

Alors que j'entamais les réflexions qui mèneraient à l'opus majeur que vous avez sous les yeux, un souvenir d'enfance revint à ma mémoire. Dans la berline familiale que conduisait mon père, nous rentrions au domicile après un repas chez mes grands-parents. Nous roulions doucement à la sortie d'un village dans lequel se déroulait une fête votive comme il y en a tant, profitant des douceurs du début de l'été. Au loin, nous pouvions voir la place du bourg sur laquelle les habitants s'en donnaient à cœur-joie. Ils bougeaient sur la piste alors que retentaient des mélopées aussi inoubliables que  « Ho Hé Ho Hé capitaine abandonné » ou bien « Et tu danses, danses, danses, c'est ta façon d'aimer », mais je ne peux en réalité que le subodorer. En effet, nous étions déjà à distance lors de cette observation, et les fenêtre du véhicule étaient remontées. Je regardais donc les villageois et les villageoises guincher en silence. Les personnes qui dansent semblent penser que leur mouvements s'accorde sublimement avec les notes et offrent un spectacle grandiose mais mon observation établit que ces trémoussement sont ridicules quand il n'y a pas de musique pour les justifier.

Une autre expérience me rendit perplexe. J'assistai un jour au mariage d'un ami sourd et muet. De nombreux invités souffraient du même handicap. Je pensais à tort que cela réduirait l'intérêt des activités traditionnellement associées à des épousailles. Mais quand le DJ passa les premiers morceaux en invitant chacun à se diriger vers le milieu de la pièce, dans l'espace laissé vacant par les tables disposées en "U" (ce que j'évitais soigneusement de faire), je constatai avec stupeur que les sourds ne se firent pas prier. Ils s'approchèrent des baffles pour sentir les vibrations (les touchant parfois de la main) et se mirent à gigoter en rythme, aussi bien (sinon mieux) que la plupart des entendants.

Ainsi donc, voir danser des personnes sans entendre les accords sur lesquels ils remuent les rend ridicule; et pourtant la qualité de la gestuelle est indépendante du fait d'entendre ou pas les notes. Tel est un des grands paradoxes du duo danse et musique, un mystère que je n'ai pas encore résolu[3].

Notes[4]
[1] Mon assistant de recherche (stagiaire payé au lance-pierre, et encore c'est bien parce que l'on m'y oblige) me signale que mon vocabulaire est connoté d'une certaine ringardise.
[2] Mon assistant de recherche pense que ces lacunes ne sont toujours pas comblées.
[3] Autres grands mystères non résolus par l'auteur: le voyage spatio-temporel, et les femmes.
[4] Les notes de bas de texte ont été rédigées par mon assistant de recherche, Gérard Mendaissou.



D'autres articles dans cette série:
http://sulies.blogspot.fr/2015/01/de-la-musique-pre-face-b.html