jeudi 11 juin 2015

De la musique, Jasons sur les clubs de jazz


Par Ambroise Sulies
du Journal des Arts ZéZétiques

Dans le cadre de l'étude en cours sur la musique, j'ai du fréquenter divers types de lieux en lesquels se déroulent les évènements musicaux faisant l'objet de mon travail, de bouges infâmes abritant des groupes inconnus aux plus grandes arènes et stades accueillant les vedettes de la variété internationale[1]. Un certain nombre de ces emplacements relèvent d'une catégorie que nous pourrons globalement intituler « club de jazz ». 
Jonasz (1985)[2] les décrivant fort mal, je vous déconseille cette étude si vous désirez en obtenir une vision honnête (même si je dois reconnaître qu'elle est malheureusement plus populaire que l'article que vous avez sous les yeux). Ces clubs sont caractérisés par une ambiance feutrée,  plutôt sombre mais sans être obscure; des verres de cognac à siroter (auxquels on appliquera une rotation avec un rythme modéré pour en libérer les arômes et parce que cela fait bien ) en appréciant la musique que prétend improviser un groupe (en général un quatuor), un air qui semble toujours être le même à l'oreille non experte. 

Un certain cérémonial doit être respecté. Ainsi, il est de bon ton de secouer la tête en rythme avec la musique (d'un rythme ni trop rapide ni trop lent, scientifiquement calculé pour permettre aux muscles du cou de jouer sans subir en retour  douleurs et torticolis. Ces mouvements pourraient accompagner bien d'autres types de musique, mais il s'agit en réalité d'un signe de reconnaissance (à la manière du salut particulier des franc-massons). Cela vous permettra de vous assurer que vous ne vous êtes pas trompés et que vous êtes bien dans une boîte de jazz. 

Il y a cependant deux grandes écoles dans les clubs de jazz qui séparent inéluctablement le public en deux camps opposés : ceux qui secouent la tête en cadence de gauche à droite, et ceux qui secouent la tête en cadence de haut en bas. C'est le plus grand mystère sur lequel je me suis douloureusement cassé les dents au cours de cette longue étude de la musique. Je n'ai pu, malgré un travail attentif, corréler la direction de l'oscillation de la tête (verticale ou horizontale) avec aucun autre paramètre décrivant les individus de ces deux populations. Si un lecteur a une bonne idée à ce sujet, je lui propose de me la suggérer et nous mettrons ensemble sur pied un procédé expérimental afin de vérifier ses hypothèses.


Notes:
1-Rien que dans la cité phocéenne, j'ai vu ainsi Paul McCartney se déchainer devant 60.000 personnes au stade vélodrome, et Paul Giovannoli grâter une guitare désaccordée au fond du café "Les cigales", non loin du vélodrome (celui du quartier des Olives).
2-"La boîte de jazz", Michel Jonasz, 1985, http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bo%C3%AEte_de_jazz

D'autres articles dans cette série:
http://sulies.blogspot.fr/2015/01/de-la-musique-pre-face-b.html