dimanche 23 février 2014

Note de recherche :l'intelligence des noix

par le Dr Ambroise Sulies,
Laboratoire d'étude des juglandacées, Grenoble 


Nous nous sommes tous dit un jour que les noix, une fois retirées de leur endocarpe lignifié (leur coque), ressemblent étrangement à de petits cerveaux, un fait établi par les sources les plus sérieuses [voir référence 1]. Le phénomène d'apparentée est tel que l'on parle de "cerneaux" pour les deux morceaux de l'amande. La similitude des mots peut émouvoir mais ne doit pas faire omettre la poursuite de l'analogie. Nous sommes sans doute bien moins nombreux à connaître la teneur du cerveau en lipides [60% de son poids sec selon la référence 2]. Or les noix comportent elles aussi 60% de lipides [référence 1]. Cette conformité des compositions est un autre élément à considérer. Finalement, la noix n'est pas tombé de la dernière pluie : nous en avons retrouvé les traces dans plusieurs installations préhistoriques. Nous pensons aujourd'hui que les chats ont su se faire domestiquer par les hommes pour profiter de leur présence (et de leurs greniers à grain) [Référence 3]. Les noix se sont trouvées elles au contact des hommes depuis des temps bien plus anciens.

Sur la base de ces faits, j'émets ici l'hypothèse (pour la première fois dans l'histoire des sciences à ma connaissance) que ces rapprochements ne sont pas le fruit du hasard et que la noix est essentiellement un cerveau végétal bel et bien douée d'intelligence. Si celle idée n'a pas été énoncée plus tôt en ces termes, je reconnais que le phénomène a été pressenti par de nombreuses personnes, des chercheurs et des agriculteurs, mais aussi toute l'humanité, ce que je vais rapidement illustrer par la suite. Ainsi, nombre de nuciculteurs m'ont raconté sous le couvert de l'anonymat avoir entendu des coques s'entrechoquer ainsi que des murmures la nuit dans leurs noyeraies, ce qui peut s'interpréter comme une discussion des noix entres elles lorsqu'elles ne pensent pas être écoutées. Mais toute la société s'est souciée inconsciemment de cette concurrence végétale à notre suprématie supposée dans le domaine de l'intelligence. En réponse à cette menace, nous avons méprisé les noix depuis la nuit des temps. Ainsi, la noix est utilisée pour désigner les choses sans valeur ou les petites quantités dès le moyen-age, par exemple dans les expressions « être à la noix », « coquille de noix », « une noix de beurre » (les nèfles ayant subi le même sort, se pose la question de leur intelligence qui sera étudiée dans un autre article). Même le journal satirique « Le canard enchaîné » intitule depuis 1921 une rubrique « La noix d'honneur » pour « récompenser » de manière toute sarcastique l'auteur de propos particulièrement stupides [Référence 4]. Une autre illustration de la méfiance que nous avons envers ce fruit sec est le fait que nous l'utilisons systématiquement dans des expression à la consonance négative comme « briser ou casser les noix », « à la noix », ce qui se vérifie aussi dans d'autres langues que celle de l'auteur (« nuts! »). Une reconnaissance subtile de leur intelligence s'est cependant glissée dans notre langage imagé puisque nous utilisons de manière argotique le terme « noix » pour désigner le réceptacle de l'intelligence chez le mâle humain adulte, du moins de son centre décisionnel. Finalement, une croyance populaire veut que leur consommation améliore l'intelligence, tout comme la consommation de cervelle. Peut-on vraiment se contenter d'y voir un fait du hasard ?

En résumé, cette article exprime pour la première fois l'hypothèse de l'intelligence des noix, sur la base de faits indéniables. Un processus expérimental pour mesurer leur QI sera mis en place prochainement.

Références :
1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Noix
2 http://fabriceroux.blog.lemonde.fr/2011/09/14/du-gras-pour-un-cerveau-difficile/
3 http://fr.wikipedia.org/wiki/Chat#Domestication
4 http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Canard_encha%C3%AEn%C3%A9